Le scandale de
la situation des étudiants étrangers
Pour les étudiants étrangers,
c'est encore plus difficile : tracasseries administratives,
mesures discriminatoires, etc. L'A.G.E.P.S se bat pour
aider chaque étudiant étranger à
résoudre ses difficultés, et pour dénoncer
les lois et circulaires qui les créent en demandant
leur abrogation. Cette lutte est menée en liaison
étroite avec l'.U.N.E.M Sorbonne, le seul syndicat
d'étudiants étrangers présent à
Paris IV (et qui donc ne s'occupe pas seulement des
Marocains), avec qui nous travaillons régulièrement
(nous présentons des listes communes aux élections).
Nous nous battons contre la circulaire
Sauvé-Marchand qui donne à la police le
pouvoir exorbitant de juger du sérieux de leurs
études à la place de l'Université,
contre la récente circulaire Lang-Chevènement
prévoit l'installation d'antennes des préfectures
directement sur les facs. Cette lutte pour les étudiants
étrangers ne peut être dissociée
de la lutte globale menée contre la politique
dont ils sont victimes. L'A.G.E.P.S participe à
la lutte pour l'abrogation de toutes les lois et circulaires
discriminatoires.
Le point de vue de l’UNEM
(Union nationale des Etudiants
du Maroc)
La situation des étudiants
étrangers en France, eu égard à
sa diversité, présente un aspect complexe.
Nous jugeons utile de rappeler l’existence de motivations
historiques, affectives, linguistiques et socioculturelles
dans le choix des étudiants étrangers
lorsqu’ils viennent étudier en France, notamment
pour ceux qui sont originaires des anciennes colonies.
D’autre part la France, à en croire les déclarations
d’intentions de ses responsables politiques, semble
mesurer les enjeux posés par la question des
échanges culturels et scientifiques, dont la
mondialisation n’a fait qu’accentuer l’ampleur, surtout
si l’on considère l’aide au développement
des pays du tiers monde, qui passe par l’acquisition
de la connaissance et du savoir-faire.
Aussi la présence d’étudiants
étrangers a-t-elle sa raison d’être, à
plusieurs titres, bien que cette idée ne soit
pas partagée, loin s’en faut, par les différentes
administrations françaises, et pourtant la quête
du savoir, la découverte de la différence,
la mobilité de la connaissance sont les termes
qui définissent le monde moderne. A vrai dire,
cette situation n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans
la logique des rapports normaux entre les peuples et
va dans le sens d’une connaissance approfondie d’un
monde qui devient de plus en plus complexe.
D’où la nécessité,
à notre avis, d’une démarche solidaire
et collective entre les forces vives et progressistes
dans le milieu universitaire, dans le but d’amplifier
les contacts entre étudiants français
et étrangers.
Nous avons parlé de solidarité
dans la mesure où la situation des étudiants
étrangers ne cesse de s’aggraver et nuit sérieusement
au bon déroulement de leurs études. Si
l’objectif des étudiants étrangers en
venant en France est de s’assurer une formation scientifique
que leurs pays d’origine ne peuvent pas leur fournir,
les conditions difficiles qui leur sont imposées
ne leur permettent pas d’atteindre leur but. Il serait
souhaitable que la grande énergie que les étudiants
étrangers ne cessent de dépenser pour
résoudre des problèmes administratifs,
soit investie dans des actions et domaines positifs
et profitables pour tout le monde. L’université
française y gagnerait beaucoup.
Présentation de l’UNEM
L’Union Nationale des Etudiants
du Maroc (UNEM) a été fondée en
1956, date de son congrès constitutif. Mais l’organisation
des étudiants marocains prenait aussi ses racines
dans la lutte pour l’indépendance (par exemple:
l’Association de l’Etudiant Marocain, l’Association
des Etudiants Musulmans de l’Afrique du Nord).
L’UNEM est un syndicat étudiant
progressiste, de masse, démocratique et indépendant.
Il s’est au fil des années, par ses engagements,
imposé comme le représentant unique et
légitime des étudiants du Maroc aussi
à l’intérieur qu’à l’extérieur
du pays.
Depuis sa fondation, l’UNEM a
toujours maintenu sa ligne progressiste et son ancrage
populaire, liés aux revendication syndicales
et aux aspirations des étudiants marocains pour
le progrès politique et social du Maroc. C’est
ainsi que l’UNEM s’est trouvé engagé dans
une lutte constante pour la défense des étudiants
du Maroc partout où ils se trouvent. De même,
l’UNEM s’est engagé auprès des forces
progressistes et démocratiques aussi bien au
Maroc que sur la scène internationale pour l’acquisition
des libertés démocratiques, le droit des
peuples à la liberté ainsi que l’amélioration
des conditions de vie des plus démunis et des
exclus.
Pour contacter l’UNEM: c/o A.G.E.P.S
Paris IV, 1, rue Victor Cousin, 75230, Paris, cedex
05.
Local A.G.E.P.S-UNEM en Sorbonne
%. 01-40-46-32-27.
Cette amélioration suppose
d’alléger toutes les formes de tracasserie auxquelles
se trouvent confrontés les étudiants étrangers,
dans l’obtention d’un visa d’étude, de la carte
de séjour, d’un logement, d’une aide sociale,
d’une autorisation de travail. L’esprit répressif
qui caractérise la politique française
à l’égard des étudiants étrangers
n’a aucune raison d’être.
A cet égard l’UNEM exprime
sa volonté de contribuer à ce que le séjour
des étudiants étrangers en France ne soit
pas réduit à une série de problèmes,
mais soit une présence bénéfique
sur les plans scientifique et culturel.
C’est à l’émergence
d’un état d’esprit de cette nature que doivent
tendre nos efforts communs. Qui plus est, cette volonté
d’animer l’université d’un dialogue constructif
entre les différentes cultures et expressions
artistiques est l’une des manières de combattre
toutes les formes d’obscurantisme et de repli identitaire.
Bref, il s’agit de promouvoir une pratique citoyenne.
Petit guide de l’étudiant
étranger
L’A.G.E.P.S milite pour une égalité
complète entre étudiants français
et étrangers. C’est tout sauf gagné d’avance
: de l’inscription à la naturalisation en passant
par l’aide sociale et le droit au travail, tout fait
problème.
L’inscription à l’université
Les candidats résidant
déjà en France et titulaires d’un bac
français s’inscrivent selon les mêmes modalités
que les Français (sous réserve d’un titre
de séjour en cours de validité).
Pour les non-résidents
en France, il faut procéder à une pré-inscription
: retrait d’un dossier à l’Ambassade de France
avant le 1ER décembre de l’année précédent
l’inscription, dossier à rendre avant le 15 janvier.
La réponse sera donnée avant le 1er février.
Ensuite la réponse de l’université, contactée
par l’Ambassade, sera donnée avant le 15 mai.
S’il s’agit d’un refus, le candidat doit faire une demande
au ministère de l’éducation nationale
avant le 10 juillet. Il lui sera répondu avant
le 15 septembre. Outre ces formalités, le candidat
devra justifier des titres ouvrant droit dans le pays
obtenu aux études envisagées, d’un niveau
de compréhension de la langue française
adapté à la formation souhaitée.
Les étrangers titulaires d’un diplôme français
correspondant ou les boursiers du gouvernement français
sont dispensés de toutes ces formalités.
L’obtention du titre de séjour
Pour le 1er titre de séjour
étudiant, il n’y a pas de problème. Il
suffit de fournir les pièces demandées
(visa long, séjour, certificat d’inscription
ou de préinscription, sécurité
sociale, justification de moyens d’existence (2 500F
mensuels environ...). Pour une première inscription,
les facs ne demandent généralement pas
de titre de séjour en cours de validité.
En effet, depuis la circulaire
Sauvé-Marchand (1991), c’est le préfet
de police qui juge du « sérieux des études
». Malgré les avis favorables des profs
et les attestations médicales, ce renouvellement
pose plus de problèmes. Il peut être refusé
pour plusieurs motifs arbitraires: manque de sérieux
dans le suivi des études, redoublement, échec
aux examens, cursus incohérent, manque de ressources,
infraction à la législation du travail...
Dans ce cas, il convient, avec l’aide de l’A.G.E.P.S
ou d’une association, de rédiger un recours gracieux
auprès du préfet. des lettres de soutien
de profs ou de l’administration de la fac sont plus
qu’utiles pour appuyer le recours, de même que
toutes pièces allant dans le sens de la demande
(diplômes, attestations de ressources...). Les
recours contre une « invitation à quitter
le territoire français » sont à
faire dans un délai d’un mois, et contre un «
arrêté préfectorale de reconduite
à la frontière », sous 24h (à
faxer).
Travailler en France
L’étudiant étranger
n’a pas le droit de travailler plus de 20h par semaine
(pas plus de 10h dans l’enseignement). La demande d’Autorisation
Provisoire de Travail doit être déposée
à la direction départementale du lieu
de domicile en fournissant une demande écrite
explicative, une promesse d’engagement et la carte de
séjour. Ne jamais travailler sans autorisation
ou plus de 20h par semaine, la carte de séjour
serait automatiquement retirée.
Changement de statut
Durant la durée des études,
ne jamais demander de changement de statut. Il sera
refusé et la carte de séjour « étudiant
» retirée. Après la fin des études,
il est très difficile d’obtenir un nouveau statut.
Le statut « salarié » est systématiquement
refusé en prétextant la situation de l’emploi.
De même le statut de résident n’est juridiquement
plus possible à obtenir. Reste le statut «
membre de famille » accessible sous conditions
(attaches familiales fortes). Dans tous les cas il convient
de consulter une association.